Maison familiale de BADEN-BADEN-Années1900/1930

19 novembre 2011

Dans la série MÉMOIRE, ce nouvel article-souvenir de notre chère doyenne, Mamie Eugénie, éclaire la vie de notre famille, liée au contexte historique des provinces d’Allemagne et de l’Alsace, à l’époque de ces absurdes guerres fratricides…

.

.

.

BADEN-BADEN

Un peu d’histoire :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Baden-Baden


La maison où je suis née…

par Eugénie MEYER

Située au N° 3 AdlerStrasse,  notre maison comporte un vaste rez-de-chaussée, surmonté de trois étages.

La petite maison à gauche (visible photos maison 2 et 3) était déjà une blanchisserie, gérée de mère en fille, depuis le temps de ma trisaïeule ZIEGLER.

Ce n’est qu’après son mariage que ma grand-mère, Maria HILGER (épouse KILLIAN), a fait construire la grande maison d’habitation qui a été terminée début 1912.

Mon grand-père, Eugen KILLIAN était ébéniste. Il fabriquait surtout des petits meubles, sculptés de main de maître. Mais il s’était spécialisé dans la restauration des pianos dans les châteaux et les maisons bourgeoises environnants. Étant doué d’une oreille très juste, il en profitait pour les accorder, ce qui était très apprécié par les propriétaires lorsqu’ils revenaient dans leur résidence. Il était aussi très actif  à la blanchisserie ; il entretenait les feux et aidait à manipuler ce qui était très lourd. Il se levait à 4 heures tous les matins.

Maison 1 / En 1911

On peut voir :
fenêtre gauche : Les blanchisseuses,
fenêtre du milieu : une blanchisseuse et ma mère, Olga.
fenêtre droite : ma grand-mère Maria et mon frère René.

Sur le fronton :

LAUNDRY WÄSCHEREI  BÜGLEREI Frau KILLIAN BLANCHISSEUSE

Une enseigne en trois langues pour une clientèle issue de la Haute-Société fréquentant la station thermale et le casino de BADEN-BADEN à cette époque.

Les grands soupirails du sous-sol évacuent la vapeur de la buanderie.

Maison 2 / En 1921

Mon grand-père et mon frère René – Ma mère et mon frère Joseph bébé.

Après le décès de ma grand-mère, ma mère Olga a vendu la Blanchisserie. Le rez-de-chaussée est alors habité.

Maison 3 / Période 1926 ou 1927

A la fenêtre, c’est moi à l’âge de 3 ou 4 ans, avec ma mère qui, à la surprise générale, venait de se faire couper les cheveux sous l’influence de son fils aîné, René. Mais cette initiative n’avait pas du tout remporté l’unanimité, surtout pas celle de son mari !

Au premier plan, ils sont en train de déménager la cave de l’entrepôt Böhm, ce qui a provoqué une invasion de souris dans notre maison. Et quand on sait que Omama avait la phobie des souris… Oh la la ! Il arrivait que mon père la trouve, juchée sur la table, attendant son retour du travail.

La Blanchisserie primitive la petite maison à gauche avec son perron en fer forgé– abrite maintenant l’atelier d’un tailleur. Quand j’allais chez lui, je m’amusais à ramasser les épingles tombées entre les lattes du parquet, à l’aide d’un aimant que j’actionnais comme une baguette magique. Quel ravissement de soulever toutes ces épingles cachées ! C’était souvent la femme du tailleur qui devait me rappeler l’heure d’aller manger… Mon père a fait embaucher leur fils à l’Hôtel Stéphanie, comme liftier.

Au temps de la blanchisserie


Au milieu, ma grand-mère, vieille avant l’âge, usée par le travail. Derrière elle, mon oncle Kamil et, à sa droite, celle qui devint sa femme, une des blanchisseuses, Anna. Les laveuses et repasseuses, il en manque sur la photo. Elles étaient parfois au nombre de 10.

Wasserkübel  : Le lavage était effectué dans des cuves en bois, percées de deux trous où l’on introduisait un bâton, ce qui permettait de les transporter aisément à deux. Les grandes cuves étaient en bois clair et les plus petites en bois foncé.

Le savoir-faire de ma grand-mère était très réputé et elle a obtenu la récompense « La Couronne de la Cour ». Elle n’en tirait aucun orgueil et elle disait que c’était uniquement pour lui faire payer plus d’impôt ! Mais, avec son franc-parler, elle a su très vite réajuster ses tarifs  auprès d’une riche clientèle sachant apprécier la qualité de ses prestations.

En haute saison,  le travail de la BLANCHISSERIE était très dur. Mais l’hiver, on ne travaillait que trois jours par semaine et MARIA était abonnée au Théâtre, aux concerts et fréquentait assidûment les réceptions. Très coquette, elle portait de beaux chapeaux et de longues robes à traîne.

.

x

Portraits de MARIA HILGER KILLIAN

Vers 1880

x

A l’intérieur de la Blanchisserie :

x

C’est la seule photo prise à l’intérieur, à l’occasion du remariage d’un cousin de ma grand-mère (à droite, avec sa 2ème femme et ses deux filles issues d’un premier mariage). Derrière lui, ma tante Anna, et la vieille cuisinière, amie de la famille, entourée de jeunes blanchisseuses.

Juchée sur un beau tabouret fabriqué par mon grand-père, ma grand-mère MARIA paraît grande derrière le ruban blanc de la jeune employée. A gauche, mon grand-père -derrière mon frère René- et ma mère derrière mon frère Hugo. C’était pendant la guerre de 14, mon père était porté disparu (Alsacien, il avait déserté de l’armée allemande pour rejoindre l’armée française et s’était engagé dans la Légion Etrangère pour ne pas créer des représailles sur sa famille en Allemagne).

Les détails :

C’est bien cette horloge que vous pouvez encore voir dans ma salle à manger !

L’énorme poêle en céramique comportait de longs tuyaux alambiqués pour sécher le linge.

Un autre petit poêle en céramique plus luxueuse me plaisait beaucoup. Le haut, en forme de cône, entouré d’une ravissante galerie en fer forgé, était spécialement conçu pour accueillir et protéger les fers à repasser.

Les meubles recevaient le linge aux plastrons brodés, aux plis et ruchés délicats et autres colifichets… en attente de livraison.

Cette photo est précieuse pour moi car elle réunit mon grand-père et ma grand-mère, décédée avant ma naissance.

LA VIE DE LA FAMILLE

Famille HILGER-KILLIAN

Mariage Eugen KILLIAN et Maria HILGER
mes grands-parents

Ils ont eu quatre enfants :
3 garçons : Eugen, Herman, Kamil
et ma mère, Olga, la plus jeune.

C’est ma mère, Olga Killian, déguisée en Petit Chaperon Rouge

x

Olga KILLIAN, en communiante le 10 avril 1904

x

Olga, jeune fille

Traditionnellement, dans la Blanchisserie, la jeune fille de la famille recevait une bonne éducation –instruction, cours de danse, maintien, langues, etc- afin d’être à l’aise avec le protocole à respecter en livrant le linge, artistiquement repassé, à la clientèle victorienne des grands hôtels. Combien de gracieuses révérences ont-elles dévolues à ces nombreuses têtes couronnées ?

C’est ainsi que la personnalité de ces demoiselles alliait un détonnant tempérament de « Madame Sans-Gêne » à un noble port de reine !

.

Les frères de ma mère

En communiants :

 

Eugen                                                  Hermann

 

Kamil                                              Hermann et Kamil

Kamil est tombé à la guerre, le 15 août 1917, au Plateau de Craonne, à l’âge de 27 ans.

Voir d’autres photos de mes oncles (jeunes hommes, leur mariage…) regroupées dans l’album  « Les frères Killian » 

 Album « Les frères Killian » / Clic !

Voir le Diaporama Frères Killian / Clic !

Mes cousines :

« Petites filles en robe de dentelle » :

[Galerie]

 

   

Un autre diaporama laisse défiler les ravissantes petites filles photographiées dans leur plus beaux atours…*
Ma tante Rësel, couturière récompensée, elle aussi,  par « La Couronne de la Cour », réalisait ces magnifiques robes.
On peut imaginer le soin apporté au repassage des multiples plis et dentelles amidonnés… Ce n’était pas du synthétique !

Voir l’Album « Petites filles en dentelle »/Clic ! 

  Voir le Diaporama/Clic

*Pour admirer les détails, n’hésitez pas à utiliser toutes les options et les outils (loupe…) de l’album !

.

Famille René MEYER-Olga KILLIAN

Nous étions également quatre enfants :
3 garçons : René, Hugo, Joseph et une fille, moi Eugénie, la plus jeune.
(Certaines photos sont en cours de restauration… Désolée pour les graffiti des jeunes générations !)

Ça commence par leur Mariage :

Mon père et ma mère – Décembre 1910

Après un compagnonnage dans toute l’Europe, auprès des Grands Chefs disciples d’Escoffier, mon père est devenu, à son tour, Chef de Cuisine du Kurhaus à Baden-Baden, à l’âge de 27 ans. En voyant ma mère, il a dit : « Cette jeune fille sera ma femme ! »  Après ce coup de foudre, il a demandé à ses parents la permission de la courtiser. C’est ainsi qu’ils fréquentaient le cours de danse, chaperonnés par ma grand-mère en grande tenue qui, après le « Français » -c’est-à-dire le Quadrille- rentrait en fiacre pour ne pas balayer la rue avec sa traîne !

Olga, jeune femme

(Un trait de crayon juvénile bien mal placé… On va réparer avec Photoshop. Patience !)

René et Hugo / naissance avant la guerre de 14

x

Pendant la guerre de 14.
Ma mère est en deuil de son frère Kamil, tombé en 1917

x

Hugo et René

xRené sur son cheval à bascule

Joseph et Eugénie, nés après la guerre de 14 (1921 et 1923)

Coucou, c’est moi, Eugénie

x

Je me suis bien arrangée… C’est bon, le chocolat !

Sur le banc : Joseph, notre mère, moi et une gentille voisine

x

Une journée chez les amis FELDEN à STEINBACH

à droite : mon père et ma mère. A côté, c’est la meilleure amie de ma mère -que j’appelais « Tante Lina »– qui me tient aux épaules. Madame FELDEN et son chaton. Monsieur FELDEN, derrière Joseph. A gauche, le plus jeune fils FELDEN.
En haut, à droite,  mon frère René  et Ludwig, le fils de Tante Lina, étudiant.

Remarque : Mon père et René portent une cravate mais pas Ludwig. En Allemagne, en ce temps-là, les hommes devaient sortir cravatés. Seuls les étudiants étaient autorisés à ne pas porter de cravate.

C’était très sévère. Ainsi, pendant ma scarlatine, un flic veillait en permanence devant la porte. Nous ne devions pas ouvrir la fenêtre. Mon père me disait au revoir à travers une vitre. Seule, ma mère et le docteur pouvaient entrer dans ma chambre. Une autoritaire quarantaine !

La famille de PHILIPPSBURG

Les sœurs de mon grand-père Eugen KILLIAN

PHILIPPSBURG est le village natal de mon grand-père, Eugen KILLIAN. Toutes les maisons étaient blanches et ornées d’une vigne.

Je viens d’apprendre que cette bourgade paisible  -doux souvenir de mon enfance- est devenue un site de centrale nucléaire. Quelle tristesse ! Quelle trahison !
 http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippsburg

Eugen KILLIAN avait 8 sœurs. Il était le seul garçon.

SOPHIE, la sœur aînée et son mari,
les parents du cousin Emil.
Ils tenaient une maroquinerie à Frankfurt.

.

Les sœurs jumelles de mon grand-père fêtent leurs 70 ans


x

Ma tante BERTHA et son mari, Andres.
Il était fabricant de cuves et de tonneaux

Les mêmes, devant leur maison


Sur l’enseigne, écrite en gothique :
Kübelrei Meister BOOS
C’est dans cet atelier qu’il a fabriqué toutes les « wasserkübel » de la Blanchisserie

Leur fils et sa femme

Les mêmes avec leur fils Arthur

Je les aimais beaucoup. Après ma mauvaise scarlatine, j’ai été accueillie chez eux pour boire du lait de chèvre pendant ma convalescence.
Arthur était très gentil avec moi, mais leur autre fils, Eugen, inventait mille farces pour attraper sa naïve petite cousine de la ville…

A Philippsbourg, en ce temps-là…

X

EVENEMENTS

ZEPPELIN

Un évènement extraordinaire est resté dans mon souvenir : Le dirigeable Zeppelin a survolé notre maison. Nous étions très honorés, ainsi que tous les voisins.

Pendant quelque temps, la rue résonnait de ce chant, clamé par mon frère René et tous ses amis :

Graf Zeppelin, Graf Zeppelin,
Was macht denn deine Luftmaschien ?
Sie ist verbrannt im Ungarnland,
Das weisst das ganze Baderland.
Graf Zeppelin, Graf Zeppelin,
Kaput ist deine Luftmaschien !

Traduction :
Comte Zeppelin (bis)
Que fait donc ton aéronef (machine de l’air)
Elle a brûlé en Hongrie. Tout le pays de Bade le sait.
Comte Zeppelin (bis) Ta machine est cassée (Kaput).

En savoir + sur Zeppelin :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Zeppelin
http://www.linternaute.com/histoire/motcle/144/a/1/1/zeppelin.shtml

x

CARTES POSTALES anciennes

X

Baden-Baden Paradies

Kurhaus

Oospartie

x

ATELIER STUMPF
Photographe

x

Avez-vous remarqué l’estampille « STUMPF » sur la plupart de nos photos ? C’était un ATELIER PHOTO très réputé qui a fixé plusieurs générations sur la pellicule.

Pour les amateurs de photos anciennes, voici un cadeau de collectionneur :
.
Verso d’une photo. Ce n’était pas toujours le même décor.

DOCUMENTATION

Envoi de Danièle :
Docu/A l’origine du fer à repasser

CONCLUSION par meyrosa

Remerciements chaleureux à ma mère, Eugénie MEYER, pour ce bel effort, malgré plusieurs accidents de santé et une vue défaillante :

Trier et choisir les photos,
Les examiner à la loupe pour y déceler les détails permettant une datation juste,
Dicter le contenu de l’article étape par étape, au fil de la remontée des souvenirs…
Chercher quelques astuces de présentation…

Un magnifique travail, accompli avec courage, persévérance, efficacité… et surtout beaucoup d’amour pour transmettre des racines solides aux générations futures.

Remerciements à ma sœur Danièle qui a acheté une imprimante offrant une belle qualité de scan des photos anciennes. Nous essaierons de les améliorer au fur et à mesure…

Je voudrais clôturer cet article en rendant hommage à la « dynastie » des Dames ZIEGLER-HILGER-KILLIAN-MEYER qui ont toutes aimé les fleurs et particulièrement LE MYOSOTIS.

VERGISMEINNICHT
Forget-me-not
Ne m’oublie pas

Non, chères aïeules, nous ne vous oublierons pas !
meyrosa

Voir les autres articles de Eugénie MEYER :

https://meyrolian.wordpress.com/2011/11/19/maison-familiale-de-baden-baden-annees19001930/
https://meyrolian.wordpress.com/2011/04/11/mamie-eugeniechants-poesies/
https://meyrolian.wordpress.com/2009/12/28/refugies-a-tournon-39-45/

x


Notre école chérie / à tous les temps…à tous les vents…

9 septembre 2011

C’est ma façon de vous souhaiter une BONNE RENTRÉE
meyrosa

1 – CHÈRE VIEILLE ÉCOLE !


Émotion pour les Anciens… à partager avec nos petits-enfants, forçats du cartable trop lourd et d’un savoir parfois léger !

x

LES OUTILS INDISPENSABLES

de l’élève


Plumes et plumiers

x

Fidèle ardoise. C’est comme l’ordi, on efface quand c’est faux !

Le luxe suprême

Les porte-plumes à vues « Le Dagron » 

Voir la documentation / CLIC !

x

Livres et cahiers

x

x

L’ENCRE et les ENCRIERS

à remplir chaque matin…

 

x

Ça faisait parfois de gros pâtés !

Heureusement, le buvard était là pour sauver la situation !

x

x

.

MORALE :

Récompense ou punition ?

.

ou le redouté Bonnet d’âne

x

Le Bulletin de notes

x

x

LA RÉCRÉATION


..

Les jeux : Toupie, osselets, billes…

.

Et le lance-pierre, symbole d’adresse mais aussi de cruauté, parfois…

x

x

L’ÉCOLE AUTREFOIS

Entrez dans la classe !

Ces sites remarquables vous invitent…

http://www.ac-nancy-metz.fr/ia57/ecolesdescoteselementaire/ce1_fichiers/ecole_autrefois.htm

http://ecolesormonne.pagesperso-orange.fr/nouvelle6.htm

http://ecoleautrefois.chez-alice.fr/mu.htm

.

Voici quelques extraits :

Les leçons

Géographie :

Une particularité « franco-chauvine » pour étudier l’Alsace/Lorraine !

La connaissance de la géographie tenait du réflexe conditionné ! On pouvait même demander aux enfants de réciter la liste des départements, avec préfecture et sous-préfectures bien sûr.

La qualité des cartes est remarquable.

On notera comment l’Alsace et la Lorraine, allemande de 1871 à 1918, sont traitées : le pointillé de la frontière officielle exclut bien les deux provinces du territoire français, mais les deux provinces sont coloriées de telle sorte que l’on retrouve l’hexagone !

http://ecoleautrefois.chez-alice.fr/lec.htm

.

Diplômes

http://ecoleautrefois.chez-alice.fr/dip.htm

.

Qui joue encore à ces jeux ?

La toupie de bois ? Saute-Mouton ? Les osselets ?

Et le JEU des PIQUETS ?
.

Le jeu des piquets

Règles du jeu :
( 5 joueurs )
Quatre enfants sont chacun à un piquet. Quand le cinquième joueur frappe dans ses mains, tous les enfants doivent changer de piquet. Celui qui n’a pas réussi à attraper un piquet a perdu.

http://ecolesormonne.pagesperso-orange.fr/

x

LIRE  :

« L’encre violette », de Louis Tamain

x

Résumé de « L’encre violette »

Louis est l’aîné d’un couple d’instituteurs : Paul et Marie-Thérèse.

Lui, qui a passé toute son enfance dans une campagne généreuse et toujours ensoleillée, sait toutes les manières de s’amuser au grand air. Avec son frère, il a toujours quelque tour à jouer à ses proches, au grand dam de ses parents.

Ceux-ci ont pourtant bien des raisons d’être fiers de ces deux infatigables galopins.

X

http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/tamain-louis/l-encre-violette,32190500.aspx

Les Limousins peuvent réserver ce livre (Trilogie) à la Médiathèque de Limoges
http://catalogue.bm-limoges.fr/cgi-bin/koha/opac-detail.pl?biblionumber=369

.

.

ÉCOUTER :

Nostalgie (Poème)
http://open.spotify.com/track/5S5Xi6ALDovOrT58CHkhlf

La vieille école – Gilles Vigneault
http://open.spotify.com/track/6mdfWTYqAwfyP10j2vBqSy

.

X

2 – INSTIT’ DEPUIS 24 ANS,

JE SUIS VENU VOUS DIRE QUE JE DÉMISSIONNE

    Éditeur de l’actualité : Rue89

.

Un ancien directeur d’école nous a fait parvenir la lettre de démission qu’il vient d’envoyer à l’inspecteur d’académie de l’Essonne. Il y explique ne plus avoir sa place au sein d’un système éducatif qui n’a que faire d’une pédagogie respectueuse de l’enfant.

.

« Je souhaite par ce courrier, monsieur l’inspecteur, vous présenter ma démission. Depuis la fin des années 80, je n’ai pu qu’assister à la dégradation de la liberté éducative et pédagogique de l’enseignant, et à l’appauvrissement du champ éducatif à l’école.

Sous couvert d’un « recentrage » perpétuel vers l’acquisition de « fondamentaux », de socle, l’école primaire s’est appauvrie, s’est repliée sur elle-même ; elle s’est coupée des ressources de son environnement naturel, à la fois urbain, familial et social.

Le temps et le champ de l’enseignement se sont retrouvés de plus en plus quadrillé d’objectifs, d’injonctions et de contrôles. Les possibilités pour les enseignants comme pour les élèves, de faire preuves d’initiative et d’autonomie sont progressivement et toujours plus rognées par des injonctions dans tous les domaines et une inflation de règlementations dissuasives.

Restriction de la liberté éducative

Le plan Vigipirate, l’alourdissement des procédures d’autorisation de sortie, ou d’intervention de tiers, la règlementation des activités physiques […] ont constitué autant d’entraves au développement d’un climat éducatif souhaitable, dans les classes et dans les écoles.

Qui peut encore en effet, dans sa classe et dans son école, sortir en toute simplicité, faire la cuisine, utiliser les transports en commun, faire participer les parents au quotidien de la classe, faire une sortie vélo avec ses élèves ou organiser un séjour avec eux ?

Sans que l’on y prenne garde, c’est toute la liberté éducative nécessaire à l’apprentissage de l’autonomie et au développement des relations éducatives de base qui se sont retrouvées progressivement rejetée hors de l’école.

Inflation des évaluations en tous genres

A la place, nous avons connu une inflation des évaluations en tous genres, nationales, de circonscription ou exceptionnelles, qui prennent de plus en plus de temps, de plus en plus de place et qui déterminent lourdement le quotidien des élèves, comme celui des enseignants.

Cette tendance est allée si loin, que l’on peut se demander si l’enseignement à l’école n’est pas en train de perdre tout sens en se réduisant à la simple préparation… de ses propres évaluations.

En vingt-quatre ans, je n’ai observé également aucun progrès dans la formation ou l’accompagnement des jeunes enseignants.

La formation éducative, l’accès à une formation consistante dans les domaines de la connaissance du développement psycho-affectif de l’enfant, de la connaissance des réalités sociales et contraintes des familles les plus précaires, sont toujours refusés aux jeunes enseignants qui subissent de plein fouet les peurs, les préjugés, auxquels les expose leur impréparation.

Des relations d’autoritarisme et de servilité

Membre de l’Icem pédagogie Freinet [pédagogie fondée fondée sur l’expression libre des enfants, ndlr] de longue date, j’aurais souhaité contribuer à l’intérieur de l’Education nationale au développement d’une pédagogie respectueuse de l’enfant, de ses besoins et de ses aspirations.

Je suis malheureusement aujourd’hui forcé de constater que de telles pratiques pédagogiques n’ont plus de place dans l’Education nationale, telle qu’elle est devenue.

Les sanctions, ou plus banalement les brimades et dénis de reconnaissance pleuvent sur nos collègues et camarades qui, partageant nos principes, refusent les modes d’évaluation néfaste, l’absurdité du » soutien scolaire » obligatoire, ou le fichage des enfants dans Base Élèves.

La relation avec la hiérarchie s’est tellement dégradée qu’il n’y a plus de place aujourd’hui dans notre institution que pour des relations d’autoritarisme et de servilité qui empêchent le développement de toute créativité nécessaire à l’acte d’éduquer. Aujourd’hui, Monsieur l’Inspecteur, il devient clair que c’est en dehors de l’école que peuvent se développer de véritables innovations pédagogiques et éducatives.

Mon attachement profond à l’éducation et à la pédagogie

C’est pour cette raison, que dans le cadre de l’action associative, je contribue à promouvoir de nouvelles formes de travail éducatif qui, répondant à des besoins sociaux pressants, ne trouvent pas de place à l’école.

C’est également pour cette raison que dans le cadre de la formation professionnelle, je contribue à développer des actions de formation propres à aider les éducateurs d’aujourd’hui à devenir les véritables promoteurs et ingénieurs de leur pratique professionnelle et éducative.

Constatant que ces objectifs n’ont plus aujourd’hui de place dans l’Education nationale, je vous prie donc de prendre en compte ma démission. Dans cette perspective, je vous prie de croire en mon attachement profond à l’éducation et à la pédagogie. »

De Laurent Ott, publié par Rue89

.


x

3 – UN ECOVILLAGE POUR ELEVER LES ENFANTS

.

Un écovillage pour élever les enfants
.
Une cabane d’argile, construite par les parents et les enfants.
Photo: Marco Campanozzi, La Presse

Les enfants vont à l’école par un sentier tracé exprès pour leur éviter de marcher sur la route. Les parents travaillent dans l’édifice d’à côté. À l’heure du dîner, élèves, travailleurs et résidents partagent un repas bio gratuit dans la grande salle à manger.

Une centaine de membres vivent dans la Cité écologique, établie sur près de 700 acres de terre agricole, dans la municipalité de Ham-Nord, à 70 kilomètres au nord-est de Sherbrooke.

L’histoire de la Cité commence en 1983, année du mémorable camp d’été du professeur Michel Deunov Cornellier, basé sur l’apprentissage dans la nature.

M. Cornellier rêvait d’une école où les enfants apprendraient les mathématiques et le français en menant des activités en forêt.

«Les parents voyaient bien la petite flamme qui brillait dans les yeux des jeunes, relate Marie-Josée Vaillant, directrice générale de la Cité, qui avait 14 ans à l’époque. Ma mère a contacté Michel : ça nous intéresserait vraiment de bâtir cette école.»

La meilleure éducation possible

«L’année suivante, six familles achètent plusieurs lots et démarrent une entreprise agricole, relate Marie-Josée Duval, avocate et résidante de la Cité écologique depuis 1986. Aujourd’hui, les choses se feraient différemment. La Caisse d’économie solidaire Desjardins n’existait pas encore.»

À l’époque, on parlait davantage de «communauté d’intention» que d’écovillage. Et l’intention des fondateurs de la Cité écologique, c’était de donner aux enfants la meilleure éducation possible.

La pédagogie par projets – Rudolf Steiner, Omraam Mikhaël Aïvanhov, etc.- inspire les fondateurs. Au début, les classes ont le statut d’enseignement à domicile. En 1989, le Pavillon Cité écologique est reconnu comme une école publique alternative par la Commission scolaire des Bois-Francs.

L’école d’abord, le travail ensuite

Tout le village s’est construit à partir de l’éducation des enfants, souligne Marie-Josée Duval. «L’alimentation bio, c’est pour eux, de même que la protection de l’environnement et l’interdiction de fumer, décrétée chez nous bien avant que ce soit à la mode.»

Et surtout, pour les parents, du travail sur place, ce qui permet de côtoyer étroitement enfants et professeurs, et d’être de retour plus tôt à la maison. «Ici, on trouve l’école d’abord, le travail ensuite», résume Mme Vaillant.

La création d’entreprises est un trait marquant de la Cité écologique. «On apprend ça à l’école, dit Marie-Josée Vaillant, elle-même fondatrice en 1990, de Kheops international, qui fabrique des objets d’art et des articles cadeaux. Alors ça donne le goût…»

Kheops international affiche 2 millions$ de chiffre d’affaires et emploie 25 personnes. «Si notre siège social était dans la grande ville, nous vendrions sans doute plus, dit Marie-Josée. Mais c’est ici que je veux vivre. On a créé cet endroit pour être proche de l’école et de la maison.»

Un autre fleuron de la Cité, RespecTerre, œuvre dans la confection de vêtements éthiques, réalise un chiffre d’affaires de 350 000$ et emploie six personnes, cinq de la Cité et une de Ham-Nord. «Les employés apprécient le goûter et le dîner fournis, ainsi que la souplesse d’horaire pour les mamans et… l’heure gratuite de traitement d’ostéopathie par semaine!», relate Karen Veilleux-Dutil, coprésidente.

Deuxième génération

La Cité écologique est maintenant menée par la deuxième génération de résidants. «Il a fallu des réajustements, confie Marie-Josée Duval. Les aînés ont tendance à être plus puristes que les jeunes.»

Quelques jeunes adultes de La Cité écologique démarrent un second écovillage, avec la même philosophie, au New Hampshire. Motivée par cette nouvelle aventure, Marie-Josée Duval, membre du barreau du Québec, est également devenue membre de celui du New Hampshire.

Un article de Carole Thibaudeau, publié par Montoit.Cyberpresse

.

.

x


Mamie Eugénie/chants & poésies

11 avril 2011

x

Ici, nous démarrons une série d’articles consacrés à ranimer les souvenirs de notre aïeule, Mamie EUGÉNIE.
Seule survivante de sa génération, nous comptons sur elle pour suspendre l’envol du temps … au gré des évènements passés… au miroir du destin des êtres… au fil de sa mémoire !

.

31 Mars

Mamie Eugénie chante…

Notre chère doyenne entame une tournée de star !
Avec l’aide de Danièle, elle enregistre des comptines, des chants anciens, en français ou en allemand…

Ouvrons nos écoutilles à Sa mémoire… qui deviendra bientôt la nôtre et celles de nos petits-enfants !

Sourire Ça y est. Lionel a installé le logiciel Audacity et notre DIVA prépare son récital…

Voici un premier essai :

LES YEUX D’UNE MAMAN

Bravo !

Cadeau : Le texte illustré /paroles chanson »Les Yeux de maman  /
Clic  I C I !

Nota :
Par étapes successives, nous ajoutons le texte des paroles qui seront ainsi conservées dans la mémoire collective.

à suivre… selon le bon vouloir de la chanteuse !

.

.

Telle une petite fille, elle chante pour ses parents…
Son papa la surnommait : GUENY

MON PAPA

.

.

Cette chanson a une histoire : En Alsace, avant la guerre de 39-40, Tante Eugénie et Marguerite la chantaient en chœur, comme une leçon de français !

LE NID DES FAUVETTES

.

.

.

.
Une fable de La Fontaine, apprise à l’âge de 8 ans… et retenue par cœur 80 ans plus tard !

C’est une belle leçon transmise aux arrière-petits-enfants…

LE LABOUREUR ET SES ENFANTS

Attente :
http://www.aidelive.com/meyrosanet/xxx
http://www.aidelive.com/meyrosanet/xxx

Lire un autre article de MAMIE EUGENIE :

REFUGIES à TOURNON 39-45

https://meyrolian.wordpress.com/2009/12/28/refugies-a-tournon-39-45/

 

x


US buildings : Mémoire rouge !

11 avril 2011

 Une collection rare de photos anciennes.

US buildings : Mémoire rouge !

REMEMBER !

On a oublié le nombre de morts qu’il y eut au début de la construction des premiers gratte-ciel…
Par la suite, les Américains embauchèrent uniquement des Indiens.

Au sommet des GRATTE-CIEL
dans l’Amérique des années 30
dans

x

x

Les photos de cette présentation sont des photos réelles. Certaines d’entre elles sont des photographies historiques et ont été réalisées par  Ebbets au début des années 1930. La plupart ne sont pas posées et correspondent à des scènes quotidiennes des travailleurs qui ont pris part à la construction des gratte-ciel entre 1920 et 1935.

Comme vous pourrez le constater, les mesures de sécurité étaient quelque peu particulières et les photographies ont été prises pour essayer de dénoncer cette situation.

Pour ces ouvriers, c’est un DUEL avec la MORT !

  Un travail titanesque et vertigineux

Façades

Échelles et grues

x

x

  La hauteur du salut !

x

x

x

Déjeuner dans le ciel

x

Le titre original de la photographie suivante est « Lunch atop a skyscraper » : « Déjeuner au sommet d’un gratte-ciel ».

Son auteur est Charles Clyde Ebbets. C’est l’une des photographies les plus vendues au monde. Elle a été prise à New York le 29 septembre 1932, et a été publiée par le New York Herald Tribune dans le supplément dominical du 2 octobre de cette même année. Elle a été prise au 69° étage sur 70 que comporte l’immeuble du Rockefeller Center.

x

x

x

  Voici la pause …

Ici une autre photo mythique intitulée « Resting an a girder » (« Repos sur une poutrelle ») qui date de l’année 1932

X

bien méritée…


et en musique…



MAIS à HAUT RISQUE !

.

  Entre ciel et terre …

Où trouver son petit coin de paradis ?

x

x

COUP de CHAPEAU aux PHOTOGRAPHES

à leur courage, à leur génie…

et à leur merveilleux matériel !

x

x

x

Ici  Charles Clyde EBBETS

pendant la réalisation de certaines de ses photographies

x

L’HISTOIRE CONTINUE…

The Mohawk Skywalkers

Mohawk Ironworkers in Skyland

Les mains qui ont construit l’Amérique,

les Ironworkers…

Ce sont principalement les Indiens Mohawks, membres d’une tribu du nord des Etats-Unis et du Canada, intégrée à la confédération des Iroquois, qui sont devenus les travailleurs du ciel en participant à la construction des grands ponts métalliques et des plus hautes tours des villes américaines.

Les Mohawks furent employés pour ces activités tout à fait par hasard. En 1886, une compagnie canadienne construisait un pont routier au dessus du fleuve Saint Laurent prés de la réserve indienne de Kahnawake. Cette compagnie engagea un certain nombre de Mohawks comme journaliers sur le chantier. Les contremaîtres se rendirent compte que les indiens aimaient escalader les structures en acier en n’éprouvant aucun vertige ni aucune peur des hauteurs. Comme il était difficile de trouver des hommes qui avaient le cran de travailler en hauteur, il fut décidé de constituer une équipe composée d’Indiens qui réussirent à river les barres d’acier parfaitement.

En 1907, 96 hommes furent tués quand une portée du pont Québec s’effondra durant la construction, 35 des victimes étaient des Indiens de Kahnawake. A partir de ce moment les travailleurs exigèrent d’obtenir de meilleures protections au travail, mais pas les Mohawks qui étaient convaincus que prendre des risques sur des barres en acier très hautes était le métier le plus excitant au monde.

Les Mohawks diversifièrent ensuite leurs activités en participant à la construction des plus grands immeubles. À la fin des années 1920, plusieurs équipes de travailleurs commencèrent à construire les buildings de New York et devinrent bien connus dans la grande ville américaine.

L’Empire State Building, la tour Chrysler, le pont Georges-Washington, le World Trade Center…

Pendant 120 ans, six générations d’Indiens Mohawk, travailleurs du ciel, réputés pour leur capacité à installer des poutres d’acier à de très grande hauteur, ont contribué à dessiner la silhouette de New York dans le ciel.

Le travail est dur et dangereux,  sous le soleil cuisant, la pluie ou la neige ; il consiste à assembler les poutres qui formeront le squelette des gratte-ciel. Les grues soulèvent les poutres et les hommes les fixent à l’aide de câbles ou d’énormes boulons. Pour ce faire, il faut des muscles d’acier, les outils peuvent peser jusqu’à 70 livres, et les poutres, de cinq à vingt tonnes.

Le danger fait partie intégrante du travail des ironworkers mais le mesurer est presque impossible car il n’existe pas de statistiques précises sur les accidents. Le syndicat possède des données sur les accidents mortels mais ne les divulgue pas. Il reste que le travail est beaucoup plus sûr aujourd’hui que jadis. En 1907, un homme sur sept était tué en travaillant.

Chaque semaine, des centaines de Mohawks ont fait le voyage de leurs réserves canadiennes à New York pour se fondre dans le cadre imposant des immeubles et des ponts de la ville. En septembre 2001, après l’effondrement des tours du World Trade Center, les fils et les neveux de ces hommes sont retournés sur le site dévasté pour démonter ce que leurs ainés avaient construit.

Les Mohawks, acrobates du ciel,  n’éprouvaient-ils vraiment aucun vertige ? En tout cas, les Indiens aimaient montrer que danser sur une poutrelle d’acier à 200 mètres de hauteur ne les gênait pas plus que de marcher sur un trottoir. Beaucoup s’interrogèrent sur cette aptitude et de nombreux articles furent écrits sur le sujet dans les journaux new-yorkais. (particularité génétique : pas le vertige ???)

Il semble, en réalité, que les Mohawks étaient effrayés lorsqu’ils sautaient sur les poutres an acier mais refusaient de l’admettre, la peur ne devant jamais être ressentie par un guerrier Mohawk. Cette thèse fut développée par un anthropologue Morris Freilich qui avait observé soigneusement ces travailleurs très particuliers. Freilich, fit d’ailleurs remarquer dans la même étude que dans le cadre de leur initiation les jeunes Iroquois devaient prouver leur courage et leur bravoure en réalisant des exploits dangereux avant de devenir de véritables guerriers.

Comme il n’était plus question de se lancer sur le sentier de la guerre, ces Indiens avaient trouvé un nouveau moyen de démontrer leur témérité en exerçant le métier de travailleur du fer (Ironworker).

.

.

.Construire fait aussi partie de leur identité tribale.

Leurs ancêtres bâtissaient des habitations de 200 pieds de long.

Les Mohawks d’aujourd’hui construisent des gratte-ciel et des ponts gigantesques…

Ils bâtissent « le monde moderne ».

Mais tout en haut des tours,
Qui peut capter leurs rêves ?

.

.

.

Le prix des morts tombés des poutrelles, ce n’est pas du Western !

Le peuple américain,
ce n’est pas que Rockefeller,
ce ne sont pas que les traders !

Question :
Où trouver le siège social des plus arrogantes MULTINATIONALES, impliquées dans la crise économique, financière et sociale ?
Vous avez deviné…

____________________________

Remerciements à Line, Gg, et site Monazimba / pour la documentation.


Réfugiés à Tournon 39-45

28 décembre 2009

Ajouté le 29 mai 2016 – Aujourd’hui Eugénie MEYER-SCHUH est décédée.
Cet article reste un hommage à sa mémoire.
______________________________________________

Voici un dossier (photos et textes) préparé par notre ancêtre, Eugénie MEYER-SCHUH. Magnifique travail, puisé dans sa mémoire et dans sa boite à photos. Mille fois MERCI !

Note : Réné MEYER et sa famille ont dû quitter STRASBOURG et ont été accueillis, comme réfugiés, à TOURNON-SAINT-MARTIN, petite commune de l’Indre, de 1939 à 1945. René MEYER, avant la guerre, était Chef de Cuisine, c’est ce qui explique son initiative d’ouvrir une cuisine pour 250 réfugiés, avec l’aide de sa famille, malgré  de maigres moyens…

Un album-photos  a été ouvert au public sur notre site généalogique :
ALBUM PHOTO / Réfugiés à TOURNON / Clic !Sommaire :

  1. Notre vécu avec d’autres familles de réfugiés
  2. Rencontre avec les familles de Tournon
  3. Les enfants de la guerre :
    Promenade au bord de la Creuse et jeux Rue Courteboule
    La fête de l’École
    C’est bientôt la fin de la guerre ?
  4. Notre famille au quotidien

.

1 – Notre vécu

avec d’autres familles de réfugiés :

x

Mon frère, HUGO, à sa 1ère permission (à droite). C’était à la Tuilerie où nous avons fait  la cuisine pour 250 réfugiés pendant assez longtemps.
René SCHUH
(au centre) travaillait à la cuisine 3 et JULES (à gauche) à sa 2ème permission.
Nous allions toujours à la gare pour leur dire au revoir. Jules m’a embrassée et a dit qu’il ne reviendrait pas ; lui est « mort pour la France ».

Voilà Jules WESTERMEYER -lors de sa première permission- avec René SCHUH – dit « Albert » à la Robertsau. Ces 2 gandins se disputaient les filles avant la guerre.
Les familles WESTERMEYER et KAUFMAN étaient horticulteurs mitoyens à la Robertsau ; 2 mariages W. et K. : Emil, l’aîné, a épousé Jeanne KAUFMAN ; un homme charmant chantant toujours en faisant les corvées.
Et moi, j’ai épousé plus tard le 2ème gandin, René SCHUH !

Frère et sœur VOGEL, une jolie alsacienne. Une famille très unie et très gentille.
Bons souvenirs pour le peu que je les ai connus.
Je n’avais pas le temps. Pour moi, c’était lever, masser grand-papa, soigner le bras de grand-maman, badigeonner Joseph qui avait eu la gale de l’eau en couchant sur la paille et puis cuisine jusqu’au soir, crevée, vite dodo… jusqu’au jour où je suis tombée malade, au lit pendant 8 jours, et après on reprend. Notre chambre était une vraie glacière !

La famille SPRENG
Elle, veuve, ses 2 filles et Charles. Au fond, la Tuilerie.
Très bons de service, présent pour les corvées de p’luches. Heureusement, eux, les WESTERMEYER et KAUFMAN, ils me disaient : « Si tu n’as personne, viens nous chercher ».
La vie était dure pour les MEYER !

NOEL 39
Les réfugiés, en tête Monsieur LENK, avaient organisé une fête mais nous, on n’en savait rien.
Voici les danseurs : au milieu René SCHUH, à droite la fille VOGEL – celle de la photo précédente.
Il paraît que c’était bien réussi. Bien sûr, René SCHUH a chanté plusieurs fois.

EBERSOLD Frédéric et René SCHUH.
Frédéric était batelier sur le Canal du Rhône au Rhin. Homme très courageux, ainsi que sa femme et ses 5 enfants.
Frédéric et René -après la cuisine N°3- sont devenus bûcherons.

Nous voilà enfin dans notre petite maison. Plus de cuisine, ouf !
(Omama au centre, Hugo et Joseph à gauche)
HUGO est resté 2 jours chez nous, à son retour de permission de MONTPON (24) où étaient réfugiés sa femme Crésenz et ses 3 enfants (Hugo, Marguerite et Jacqueline).
A droite de la photo, Monsieur et Madame AMBERT et leur fils Jacques. Monsieur AMBERT était frère d’armes de grand-papa (ancien légionnaire). Leur fils, Edouard, était à Buchenwald, suite à une dénonciation.
C’était la 2ème perm de HUGO.

M. et Mme LEVY qui habitaient dans l’ancienne école de garçons à la mairie, n’avaient pas d’enfant et adoraient Marie-Rose.
Elle était une juive très pratiquante : le samedi, elle n’allumait pas son feu, n’ouvrait pas son courrier, et se consacrait à la prière…
Autres familles juives réfugiées à TOURNON : GOTCHAUX et Madame SELIGMAN.

Voilà encore les LEVY et Marie-Rose.
Lui, on ne le voyait pas. Elle, pour traduire une demande de laisser-passer, se faisait payer 1/2 livre de beurre.
Les jeunes (mon frère Joseph et René SCHUH) disaient « voila Mme TANT PIS » car elle ne faisait pas la différence avec « Tant mieux ». Ça les faisait rire sans être méchant.

————————————
Note de Marie-Rose :
– Je ne me souviens pas de M. et Mme LEVY qui ont dû quitter Tournon avant mes 2 ans. Qu’ils soient bénis pour l’amour qu’ils m’ont donné !
– Madame SELIGMAN habitait dans notre ruelle ; sa chevelure rousse, son sourire éclatant, sa bonté ont marqué mon enfance. Elle était la voisine d’un vieux garçon bougon qui s’est pendu, à la fin de la guerre, parce que le maquis l’accusait de collabo. (il n’a jamais dénoncé sa voisine juive, en tout cas !)
Bizarrement, je les associe dans mon souvenir car tous deux -sans même se connaître, peut-être- m’appelaient parfois pour me donner quelque chose à manger, l’un avec sa bougonnerie, l’autre avec son rire… Mais qu’importe. Dans mon cœur d’enfant, j’ai appris à reconnaître la vraie humanité à travers les différences…

La famille Emile EBERSOLD (le frère de Frédéric), aussi logée à la Mairie.
C’était la communion de Marlyse et Alfred.
Après la guerre, Joseph a été à la gare de Strasbourg pour les recevoir. Comme ils n’avaient pas de logis, il a ramené toute cette smala chez nous, au lieu du centre d’accueil. (pas pour longtemps car cela devenait invivable, surtout pour Madame HELMS, notre logeuse)

Le petit garçon, debout près de la voiture, est le bébé -qui a grandi-  que la maman tient au cou dans la photo précédente.
Hélas, son petit frère, dans le landau, René Michel – dont Omama était la marraine- est mort à l’âge de 8 mois. La rumeur disait qu’une araignée avait grimpé dans son nez et avait tissé sa toile autour de son cerveau (!)
Elle a encore eu des jumelles qui sont mortes aussi.
Triste.
On voit aussi mon petit chien, Boby.

2 – RENCONTRE

avec les FAMILLES de TOURNON

x

Marie-Rose avec Mme FRADIN (la quincaillerie). Cette dame a toujours été très bonne pour notre famille.
Dans l’encoignure de la porte, c’est Madame POINTAUD, la pâtissière.

Ci-dessous, la grand-mère FRADIN

Toutes ces gentilles voisines aimaient jouer avec « la poupée Marie-Rose« . Elles ont également contribué à lui fournir une layette en cette période où on ne pouvait rien acheter, ni même trouver. Nous ne les oublions pas .

Marie-Rose dit : « Eh bien, moi, je me trouve très élégante ! « 

.

Depuis la nuit des temps,
c’est toujours la même émotion
qui transfigure le visage des grands-mères du monde,
devant les premiers pas d’un enfant…


Bisou… et MERCI !

.

Photo de mon mariage avec René SCHUH. Mars 45

(Envoi de Guy*- Merci)

Guy et Marie-Rose sont sur les genoux de Omama et Opapa. Monsieur DUPUY est à côté de moi.
On reconnait les deux filles GUILLEMAIN, le buraliste. Andrée MAUBOIS, ma meilleure amie (en haut, à droite). Les deux filles SERIAUD et leurs fiancés. Camille BILLARD.  Au premier plan, Marcel, parisien, témoin de René, et Jacqueline, une réfugiée.
Madame DUPUY et la maman de Guy ne sont pas sur la photo. Le repas a eu lieu au bistrot DUPUY et elles sont vite parties pour le préparer.


Un exploit : Comment trouver du tissu ? J’ai réussi à dénicher un maigre coupon de toile marron pour la robe et le chapeau. Il parait que cette couleur me va bien… Quelle chance !

Nous avons dû retarder notre mariage à la fin de la guerre. Impossible d’obtenir les papiers de Strasbourg et encore moins de Baden-Baden, en Allemagne, où je suis née. C’est l’Armée qui a arrangé la situation.

Nous avons entretenu d’excellents rapports avec beaucoup d’autres personnes de Tournon… mais ce sont les photos qui manquent !

(à suivre si j’en retrouve)

.

3 – LES ENFANTS DE LA GUERRE

.

Voilà Marie-Rose et son petit copain, Guy TREMOULET – petit-fils de M. et Mme DUPUY, le bistrot. Il avait un an de plus qu’elle, son papa était prisonnier.

Ajouté le 13 décembre 2011

*Une belle surprise :
Grâce à cet article, Guy et Marie-Rose ont repris contact. Ils ont maintenant plus de 70 ans. Et Marie-Claude, la femme de Guy, est devenue la plus fervente adepte des commentaires…

Pour fêter l’évènement, j’ai retrouvé d’autres photos de Guy et des enfants de Tournon.
Je suis heureuse de les partager sur le Blog. 

Promenade au bord de la Creuse et jeux Rue Courteboule :

.

Sur le muret devant notre maison : Guy et Marie-Rose, sous son burnou.

Jeudi-Saint. Guy et MR au bord de la Creuse, à l’écluse.

Guy, sur son magnifique coursier (Monsieur DUPUY, son grand-père, était représentant en jouets avant la guerre).
Marie-Rose se contentait des poupées cousues par Omama avec un chiffon. Opapa dessinait le visage et ajoutait les cheveux, selon le choix de MR : blonde = tiges de blé. Brune ou rousse = brins de laine

2 chevaliers servants pour MR :
Guy et Jean-Claude POINTAUD, le fils de la pâtisserie.

x

x

La fête de l’école :

Voilà encore Marie-Rose lors d’une fête à l’école. Elle avait la canne de grand-papa et une blague à tabac (pour imiter avec drôlerie les vieilles dames de Tournon !)

… avec son cavalier, Bernard DUMIOT. Ils ont récité et dansé tous les deux (folklore berrichon). Bernard était le plus jeune fils DUMIOT, maire de Tournon.

.

C’est bientôt la fin de la guerre ?

Le 3 mars 1945, passage des Allemands..

Après leur retraite, c’est l’Armée Leclerc qui débarque.
Ici, c’est un groupe de démineurs, accueillis en héros par les enfants :

Jean-Claude et MR. Ils n’auraient cédé leur place pour rien au monde !

x

Ces hommes sont repartis en missions extrêmement périlleuses. Certains sont morts.

A droite, mon préféré, DELAPINA, un Corse. En opération à ROYAN, après le bombardement par les Américains, il est devenu fou en voyant son co-équipier déchiqueté par une bombe qu’ils essayaient ensemble de désamorcer. J’espère qu’il aura pu être guéri après la guerre. (Son co-équipier, c’est celui qui tient Jean-Claude par les épaules).

x

4 – Notre famille au quotidien

En préparation, selon le bon vouloir de Mamie Eugénie…

x


La guimbarde de MR cahotait à travers la campagne et ramenait – dans ses soutes- un maigre ravitaillement négocié « chèrement » dans une ferme éloignée. Le double-fond dissimulait parfois quelques pommes maraudées, sauvées du pourrissement…

Omama et MR à la sortie de la messe. Au fond, les jumeaux BUREAU dans leur landau.

Marie-Rose et sa jeune maman, Eugénie MEYER.

x

Petite bouderie devant le monument aux morts

Champ de foire. Au fond, la bascule.

Pont sur la Creuse

Prairie au bord de la Creuse

(à suivre)

x